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Eloge de la très honorable Madame Kossowska,
épouse du Trésorier de la Couronne,
à l’occasion de sa danse à un bal, à Varsovie
Quelle est cette merveille de la nature,
De qui sont ces cabrioles gracieuses ?
Quelle divinité s’ébat, si pure,
Et amuse le monde de sa vue merveilleuse ?
Tout étonné, le peuple accourt,
Voyant les beautés, les charmes surprenants.
Vainement soupire le dieu d’amour,
Son arc n’a pas de mordant.
Jolie de forme, telle une biche vive,
L’aurore, ses yeux, sa bouche, rubis sanguin,
Elle court avec le vent et sa danse enivre.
Elle cueille au passage les cœurs dans sa main.
Ses petits pieds, à peine visibles,
Effleurent parfois la terre.
Son corps folâtre, irrésistible,
Et le zéphyr badine avec les gazes légères.
Zéphyr, tu mérites qu’on t’envie
Car tous tes désirs se trouvent accomplis,
Tu vois les choses les plus cachées,
Tu baises la bouche toujours cajolée.
Et lorsqu’elle fait une pirouette,
Lorsque s’envolent ses jupes et ses jupons,
C’est loin de l’orbite, que l’œil veut être
Pour voir, au moins, un soulier mignon.
O, Grâces, elle est vaine, votre gloire
D’étonner l’Olympe de vos charmes éternels,
Notre Kossowska, sur terre, a le pouvoir
D’égayer la vie des mortels.
Pour peindre ce sujet qui ravit
Par ses formes élégantes, par son visage si beau
Il faut la plume de Trembecki,
Il faut que Smuglewicz y mette son pinceau.
Je reste anxieux – ceci vous conseillant –
Et avant qu’elle ne prenne fin, votre création,
Je vous donne un avertissement :
Craignez le sort de Pygmalion.
Stanislaw Trembecki