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Mariquita
Dans la nuit bleue
Dont ciel est l’hôte
A Tolède, Mariquita,
C’est toi qui danses, et jour las,
Dit d’heures chaudes
Toi sous les cieux ;
Il est minuit
Guitares chantent,
Aux tréteaux de la posada,
Où l’on rit, l’on mange, l’on boit,
Des danses lentes
Sous des bougies
Des gens sont là
Qui sont assis
Sur des bancs de bois durs et nus,
Et qui attendent ta venue
De leurs yeux luis
Mariquita
Marins venus
Des Canaries
Toreros anneaux aux oreilles
Et puis femmes jeunes ou vieilles
Poitrine nue,
Elles qui rient,
Et au comptoir
Debout l’hôtesse,
Avec aux lèvres le sourire,
Devant la glace qui la mire
Au dos de ses tresses
De cheveux noirs,
Compte, en fumant,
Recette faite,
Sur ses doigts longs bagués d’argent
Et puis dans l’eau qui les attend,
Et les plongeant
Fait coupes nettes.
Mais lors musique
Et qui reprend,
C’est toi qui viens Mariquita
Dans ta courte robe de soie,
Couleur de sang
De grâce unique,
Et gorge nue
Tes yeux disant
Tout l’amour qui est dans la chair
Quand, elle, ainsi que la lumière
Se dit en blanc
D’émoi élu ;
Et comme il est
Des anges lors,
Ailes tendues, c’est bras ouverts,
Toi, balançant ton corps, ta chair,
Sur des airs gais
Et puis encore
Nous apportant
Comme un vin doux
La grâce élue qui est en toi
Et qui se dit comme une foi
Dans un printemps
Qui vient en nous,
Dans la nuit bleue
Dont ciel est l’hôte,
A Tolède, Mariquita,
Et où celle qui danse est toi,
Dans la nuit chaude
Dite en les cieux.
Max Elskamp